Les proportions, les matières et les couleurs donnent à cette demeure un air de raffinement qui ne tient pas qu’à l’opulence de son mobilier.
Il subsiste à Paris quelques havres paisibles, des ruelles pavées, à l’écart du trafic, peuplées de petites maisons simplement alignées. La rue Santos Dumont dans le 15e est de celles-ci. Les propriétaires collectionneurs et marchands d’art nous confièrent cette première œuvre construite sur une minus- cule parcelle (5 m x 12 m) entre deux murs mitoyens.
L’un des enjeux était de faire paraitre grand ce qui ne l’était pas. La circulation verticale est donc repoussée contre l’un des mitoyens sans réellement le toucher afin de laisser voir le ciel depuis l’entrée. L’ensemble ménage des prises de vues diagonales qui étirent les dimensions, laisse filer des plans verticaux, découpe des plans et dégage dans les interstices des jours latéreaux qui font oublier l’étroitesse de cet entre deux murs.
Les proportions, les matières et les couleurs donnent à cette demeure un air de raffinement qui ne tient pas qu’à l’opulence de son mobilier. Cette maison ne dénote ni ne détonne. Elle est fermée coté ville sur le bas et ouverte coté jardin vers le haut, dans une logique évidente où son écriture se dilue dans l’atmosphère préservée du quartier.